RFGE - Recherche de Fuite Grand Est | Non destructive
Le Covid a été l’élément déclencheur de son changement de vie. Depuis septembre dernier, Daniel Tcheiller a quitté le domaine bancaire, où il avait gravi tous les échelons, pour fonder son entreprise de Recherche de fuite d’eau dans le Grand Est, « RFGE » la bien nommée.
D’emblée, Daniel Tcheiller reconnaît avoir un parcours professionnel atypique. Son bac en poche, cet habitant du Bassin de Pont-à-Mousson se rêvait conducteur de trains. Il entame un BTS d’électrotechnique à Nancy, « une voie de formation pour devenir cheminot ». En parallèle de ses études, il travaille dans un établissement bancaire. Les rails du chemin de fer s’éloignent… « Ils m’ont donné la possibilité d’évoluer dans la banque », confie-t-il.
« J’avais besoin d’un retour au sens de la vie. Le métier de banquier avait changé, je ne m’y retrouvais plus. »
De Pont-à-Mousson à Longwy, en passant par Nancy, Tomblaine ou Toul, il va de promotion en promotion avec, à chaque fois, un peu plus de charge de travail. La relation client était son moteur, le salaire motivant. « Je ne comptais pas mes heures, je pouvais travailler jusqu’à 22 h 30, lorsque je gérais les portefeuilles de gros clients » Daniel ne s’en plaint pas.
Formé par les vendeurs de matériels
Le déclic, il l’aura au lendemain du confinement covid. « J’avais besoin d’un retour au sens de la vie. Le métier de banquier avait changé, je ne m’y retrouvais plus. Tout a été dématérialisé. Tout n’était plus qu’objectifs marketing », glisse le nouvel entrepreneur. Qui a tiré tout de même profit de son dernier poste, et de sa spécialisation en assurances. « Je m’étais rendu compte qu’en 2019, 3 900 sinistres étaient déclarés chaque jour en France pour des questions de fuites d’eau. » Bingo, Daniel Tcheiller tient sa reconversion avec ce métier de recherche des fuites, lequel, s’il existe, est encore confidentiel. « Il n’y a pas vraiment de formations sur le sujet. Moi, j’ai été formé par les vendeurs de matériels », explique-t-il.
« Je vois grandir mon fils »
Il s’adosse au réseau de l’assurance, à des agents immobiliers ou encore des syndics de copropriété pour se lancer dans l’aventure. D’une « galère pour les victimes de fuite », lui fait un jeu. En fin limier, il se plaît à débusquer la soudure qui a lâché, le tuyau vétuste. Associé avec un plombier, le chef d’entreprise de Moivrons apporte un service complet « de la détection à la réparation ».
« Changer d’emploi ne fut même pas de l’audace, mais une forme de lucidité. »
À la clé, Daniel Tcheiller en a gagné une qualité de vie : « Je vois grandir mon fils. » Pour autant, ne lui dites pas qu’il est courageux, d’avoir changé de vie à la quarantaine. Lui vous répondra : « Ce qui est courageux, c’est de savoir que vous avez mal et de retourner chaque matin, vers un travail qui ne vous convient plus. Changer d’emploi ne fut même pas de l’audace, mais une forme de lucidité. Je suis prêt à recommencer. »